À propos


J’ai toujours eu la conviction que pour être un acteur dans sa ville, 
il fallait d’abord être le témoin de son quotidien.

C’est peut-être ce qui explique cette passion que j’ai développée depuis longtemps pour la photographie – non pas pour mieux 
documenter Montréal, mais pour encore mieux la comprendre.

Car la ville est au fond un espace imaginaire qui ne prend vie que 
par le projet que fait une collectivité de l’habiter à sa façon, unique, 
à nulle autre pareille. Une ville que nous avons en partage, mais aussi qui se partage elle-même entre passé et présent, entre ce côté-ci 
de la voie ferrée et ce côté-là, entre les pierres grises de l’ouest et les briques rouges de l’est, entre la foule des festivals et la foule de ceux qui, au cœur de la ville, vivent en dehors de la ville. Et une ville tendre où, certains matins, ces cordes à linge tendues qui strient les arrières de nos quotidiens s’ordonnancent rigoureusement par couleurs identiques. Une ville que l’on aime ou non, que l’on trouve belle 
ou non, là n’est pas la question puisque c’est la ville que l’on habite.

Toute ma vie, j’ai fait le choix de m’investir dans l’avenir de Montréal. Néanmoins, si, un jour, d’autres que moi ont l’indulgence de 
considérer ce qui aura été mon parcours, je ne sais trop ce que 
je voudrais que l’on retienne. Un engagement politique sincère. 
Un désir de contribuer au renouvellement permanent de l’espace démocratique. Une volonté ferme d’innover et de provoquer 
des changements progressistes et durables. Une contribution 
à des réalisations significatives.

Sans doute.

Mais aussi : un regard. Un attachement aux figures et aux fragments d’histoires et d’existences qui font passer cette ville que nous habitons de l’imaginaire au réel, chaque minute de chaque jour, sous nos yeux.

Et que je vous remercie d’être venus partager avec moi.


André Lavallée
Mars 2020

 

 

NOTES BIOGRAPHIQUES
André Lavallée est un acteur de longue date du milieu communautaire et municipal montréalais et un témoin privilégié du développement de la métropole. Militant pour le droit au logement, membre du conseil municipal et du comité exécutif de la ville, conseiller politique, haut fonctionnaire à Québec, sur les plans local, métropolitain et gouvernemental, il a été au cœur de l’élaboration de plusieurs grandes politiques urbaines, dont le premier plan d’urbanisme de Montréal et son premier plan de transport, de même que de nombreux projets urbains structurants, notamment le réaménagement des anciennes usines Angus dans Rosemont et la création du BIXI. La photographie est, pour lui, le prolongement naturel de son insatiable curiosité et de son amour pour Montréal.